La variété des paysages sur une région aussi hétéroclite que l’Occitanie implique des différences dans les modalités de gestion des espaces verts et de leur d’arrosage. Patrick LAFFORGUE, ancien directeur du service espace vert de la ville de Narbonne et à présent délégué à l’association des responsables d’espace vert de ville et Responsable de jury régional VVF, nous donne les clés pour s’adapter aux nouvelles réglementations et arrêtés et sauver notre patrimoine arboré, poumons verts des collectivités.
Retrouvez dans cet article, l’essentiel à retenir du webinaire “L’arrosage optimisé pour faire des économies d’eau”.
Les conséquences du dérèglement climatique se multiplient. Parmi ces dernières, l’épuisement des ressources en eau est une des conséquences les plus bouleversantes pour nos modèles de consommation.
Si sur une large partie de la Région, le niveau de pluie ne varie pas significativement ces dernières années ; dans certains départements de l’Occitanie, comme les Pyrénées-Orientales ou l’Hérault, connus pour leur climat méditerranéen, le manque d’eau devient une réelle problématique sociale que les pouvoirs publics tentent de résoudre en régulant notamment la consommation d’eau pour l’arrosage des végétaux.
Aux températures élevées et la sécheresse engendrée s’ajoute , une qualité de l’eau qui se dégrade à cause de la baisse du niveau des nappes phréatiques. En clair, l’eau est plus polluée car il y en a de moins de moins, dans un contexte où nos besoins sont décuplés en raison des températures élevées.
L’arrosage optimisé, c’est tout simplement un “très bon système d’arrosage” qui prend en compte la trilogie de la biodiversité : le sol, la plante et le climat. La clé est d’arroser avec des apports d’eau juste et surtout au bon moment.
L’objectif de l’arrosage optimisé est d’aboutir à une gestion équilibrée et mesurée des ressources en eau pour la rentabiliser. En effet, le risque, en arrosant trop, serait d’abimer les plantes et de voir se développer des maladies phytosanitaires. Au contraire en arrosant trop peu, la sécheresse conduirait au flétrissement des végétaux et à une dégradation des sols par battance et ravinement.
Mettre en place l’arrosage optimisé, c’est aussi comprendre le fonctionnement des végétaux et notamment le processus de remontée capillaire. Une des solutions la plus efficace pour tenir face aux températures caniculaires se trouve dans l’évaporation des arbres.
En effet, ceux-ci produisent des nuages en transpirant par un processus d’évaporation. Ces mêmes nuages contribuent à leur tour à produire de la pluie et donc de l’eau qui va rafraichir les températures et alimenter nos nappes phréatiques.
La première étape pour mettre en place un dispositif d’arrosage optimisé est de comprendre son écosystème. Il convient ensuite d’évaluer la consommation d’eau de la ville pour les espaces verts sur une année, puis de mettre en place un plan de gestion différenciée.
Le plan de gestion différenciée consiste à adapter la gestion de l’entretien des végétaux (et donc de l’arrosage) en prenant en compte les caractéristiques géographiques, écologiques et paysagères du site, sa fréquentation et son usage.
Outils fondamentaux pour préserver l’environnement, les dispositifs de gestion différenciée font leur preuve depuis déjà 2 ans et permettent de modifier les pratiques et économiser l’eau (suppression de réseaux ou de compteurs d’arrosage, etc.). Cette gestion, s’apparente à un entretien extensif dit « écologique » et sous-entend de varier les systèmes d’arrosage (manuel, automatique à programmation, goutte à goutte …) en fonction des besoins des végétaux.
Dans la mesure du possible, il est important de privilégier ce qu’on appelle « la biodiversité de proximité » avec des végétaux locaux pour répondre aux enjeux écologiques et climatiques. Le guide « Plantons local en Occitanie » réalisé par l’ARB nous donne toutes les clés pour réussir cette démarche.
Mais il est évident que sur une région aussi hétérogène en termes de climat ou de paysage, certains végétaux ne sont pas adaptés ; surtout lorsqu’on se focalise sur le milieu urbain où la chaleur et la minéralisation impactent fortement le microclimat local.
Dans ce cas, il est généralement recommandé de privilégier les végétaux locaux, et d’alterner avec plantes méditerranéennes (résistantes mais qui ne transpirent pas) et des arbres d’ornement (voire des plantes exotiques). En cas de problème phytosanitaire, une grande diversité de végétaux permettra d’éviter une contagion de tout le patrimoine arboré.
Privilégier les plantations avec différentes strates : planter moins d’arbres en isolés mais plutôt avec des vivaces en dessous pour créer un écosystème qui va se mettre en symbiose et se protéger l’un/l’autre
Si vous souhaitez développer le sujet, n’hésitez pas à regarder le replay du webinaire et n’oubliez pas : “Arroser autant que nécessaire et aussi peu que possible”.
Et pour en savoir plus téléchargez le guide complet des “Bonnes pratiques du secteur : les règles professionnelles”
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