Comprendre les critères d’évaluation de Villes et Villages Fleuris


Le 8 avril s'est déroulé la journée de préparation des membres du jury "Villes et Villages Fleuris" au sublime lac de Saint-Ferréol à Sorèze dans l'Aude.

Cette rencontre, à la fois collaborative et pédagogique, avait pour objectif de renforcer l’appropriation des critères d’évaluation inscrits dans la grille CNVVF, à partir d’expériences concrètes vécues sur le terrain.

L'objectif de cet atelier étant de familiariser les jurés avec les critères d’évaluation à partir d’exemples concrets issus des précédentes visites, en mettant en lumière les bonnes pratiques observées et les points récurrents à améliorer dans les communes. 

Découvrir la grille d'évaluation

Découvrir les enseignement dégagés, regroupés par rubrique...

Visite du jury, projet municipal et animation de la démarche

Les échanges ont souligné l’importance pour les jurés de ne pas uniquement évaluer des réalisations concrètes, mais aussi de comprendre la dynamique globale portée par la commune.

Il est apparu important de vérifier :

  • La cohérence entre le projet politique et les aménagements réalisés.
  • L’existence d’un fil conducteur dans la visite : par exemple, débuter par un espace rénové pour illustrer une stratégie de revitalisation, puis montrer un espace scolaire végétalisé avec la participation des enfants.
  • La capacité de la commune à mobiliser ses habitants, ses partenaires et ses services autour d’un projet commun.
  • Une animation réelle : comme des chantiers participatifs de plantation.
  • Une communication locale adaptée : signalisation touristique du label à jour, présence du logo VVF sur le site internet…

Un jury attentif cherchera donc à capter l’âme du projet municipal, en valorisant les démarches sincères, même modestes, plutôt que des aménagements uniquement « vitrine ».

Office de Tourisme de Saint Cyprien - CRTL Occitanie

Patrimoine végétal

Les discussions ont permis de cerner ce qu’est un « patrimoine végétal » vivant, utile et cohérent, au-delà d’une simple accumulation de plantations.

Ce que le jury doit observer :

  • La manière dont les végétaux structurent l’espace, créent des ambiances, marquent l’identité locale.
  • Un alignement d’arbres centenaires valorisé (panneau explicatif, intégration dans une promenade).
  • Des haies champêtres plantées en lisière de lotissements, en remplacement de haies de thuyas, avec essences locales (cornouillers, noisetiers, viornes…).
  • Des fleurs vivaces choisies pour leur intérêt écologique (floraison échelonnée, refuge pour insectes).
  • Une gestion respectueuse : tailles douces sur les arbustes, plantations de couvre-sols évitant le désherbage répété, suppression progressive des jardinières gourmandes en arrosage.
  • L’équilibre entre esthétique et durabilité : éviter les « effets de mode » au profit d’une logique de pérennité.

 

Gestion environnementale

Cette rubrique à générer des échanges riches sur les pratiques vertueuses mais aussi les pièges à éviter dans l’évaluation.

Le jury doit se concentrer sur :

  • Les logiques mises en place (gestion différenciée, économie d’eau, biodiversité), plus que sur la simple présence d’aménagement « écologiques ».
  • Le niveau d’appropriation par les agents et les élus : est-ce une posture ou une véritable stratégie ?
  • La visibilité des pratiques environnementales pour les habitants : pédagogie, signalétique, valorisation.

Il ne s’agit pas seulement de constater l’absence de produits phytosanitaires ou la présence de paillage, mais de ressentir une cohérence dans les choix et les usages, et de voir si la gestion accompagne l’écosystème local.

Dominique VIET - CRTL Occitanie
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Qualité de l'espace public

Les retours des groupes ont permis de clarifier ce qui rend un espace public « qualitatif » aux yeux d’un jury, au-delà du simple critère de propreté.

Ce qui compte :

  • L’harmonie générale des lieux : cohérence entre revêtements perméables en cœur de bille (ex : pavés joints enherbés dans un parking, sol sablé en bord de parc), mobilier sobre et homogène, végétal et usages.
  • Le soin apporté à tous les espaces, y compris les plus modestes : pieds d’arbres, lisières, abords de parking…
  • La capacité à créer des lieux lisibles, agréables, appropriables par les habitants.
  • La présence de signalétique paysagère ou explicative : par exemple, un petit panneau indiquant « zone de fauche tardive pour préserver la biodiversité ».

Les jurés sont invités à ne pas juger uniquement la « carte postale », mais aussi à explorer les marges, les transitions, les détails qui révèlent une attention constante à l’expérience de l’usager.

En conclusion, cet atelier a permis de renforcer l’alignement des regards entre jurés, en partageant une grille de lecture commune, enrichie par les retours d’expérience. Il en ressort une volonté claire de valoriser :

  • Les démarches sincères, progressives et cohérentes.
  • Les dynamiques collectives locales.
  • L’intelligence du végétal comme acteur du territoire, et non simple décoration.
  • Valoriser la dynamique de progrès plutôt qu’une perfection figée.