Inventons le futur de notre réseau : Rencontres du réseau ADN – partie 3

26 Sep 2024

Le CRTL s’est rendu aux rencontres réseau organisées par notre fédération nationale ADN Tourisme. Retrouvez une restitution des échanges et des ateliers menés lors de cette journée pour penser l'avenir des OGD, leurs compétences, principes de financement et de coopération.

Rappel du programme
Pour toute question ou réaction, contactez-nous à l’adresse OGD@crtoccitanie.fr 

“Proximité, écoute et dialogue avec les acteurs des territoires” 


Proximité, écoute et dialogue avec les acteurs des territoires lui tiennent à cœur. Son cabinet se compose d’un pôle territoire pour interagir avec les acteurs.

Intervention de Marina Ferrari, Ministre déléguée chargée de l'économie touristique

À l'occasion de sa nomination dans le nouveau ministère Barnier en 2024, Marina Ferrari est intervenue lors des Rencontres Réseau pour présenter sa vision du tourisme de demain. Dans un premier temps, elle a tenu à saluer les acteurs et leurs proximités avec les territoires.

Les enjeux identifiés par Marina Ferrari pour débuter sa fonction

  • L’enjeu de la durabilité, peu importe les territoires
  • L’enjeu social (accroitre les départs en vacances des publics empêchés, des jeunes, des scolaires, de la clientèle domestique), penser à l’accessibilité et l’inclusion notamment grâce à Tourisme & Handicap
  • L’enjeu de montée en compétence et des ressources humaines, l’attractivité des emplois de l’économie touristique, la question des logements saisonniers, etc.
  • L’enjeu de l’investissement, la rénovation de nos outils pour une meilleure capacité d’accueil
  • L’enjeu de la territorialisation, pour aborder des problématiques de sur fréquentation, et pour que la question du tourisme soit portée à l’ensemble des territoires sans sentiment de déclassement. La gestion des flux, le travail sur les mobilités et les infrastructures qui l’accompagne.
  • L’enjeu de digitalisation de l’économie touristique, notamment à travers l’IA générative, pour laquelle elle est enthousiaste et non inquiète. “La French Tourism Tech existe.

Les dossiers déjà sur son bureau

  • ATOUT FRANCE et le renouvellement de sa direction
  • Le retour d’expériences des Jeux Olympiques et la préparation des J.O d’hivers dans les Alpes en 2030
  • Le Sommet Destination France 

photo congrès ADN © ADN Tourisme

“Soyons constructifs et force de proposition !"


La dernière demi-journée des Rencontres ADN Tourisme ont été l'occasion de concerter le réseau sur son évolution.

Inventons l'avenir de notre réseau

La commission « Compétence  partagée » d’ADN s’est réunie pour évoquer la répartition des compétences des OGD, les coopérations possibles et les solutions pour financer les OGD. Les travaux ne sont pas encore prêts pour diffusion. Ils seront approfondis avant d’être présentés au réseau. 
Sur la base de ces premiers travaux ont été générées 12 questions qui ont fait l’objet d’un forum ouvert (technique d’intelligence collective où chacun peut circuler de table en table / de questions en question pour apporter une idée ou une réflexion.) 
L’objectif : être au rdv que fixe la ministre au travers d’un livre blanc établi pour convaincre de nos compétences et évoluer pour être plus performants ensemble. 

La suite de ce travail : proposer pour ne pas subir

Il y a très clairement une suite à donner à cet exercice. La commission va synthétiser et faire parvenir les résultats de cette synthèse.

Certains ont exprimé le souhait de continuer la réflexion à tête reposée et  d’avoir la possibilité d’échanger avec les élus qui ne sont pas présents. Le réseau seront donc sollicité à nouveau avec un envoi de la synthèse et une période de réflexion de 3 à 4 mois à tête reposée. 

A noter : ce travail est un travail continu, les contributions doivent et peuvent être permanentes sur ces sujets-là, car au quotidien nous rencontrons des sujets qui peuvent être remontés à ADN pour continuer structurer la démarche. 

La restitution des ateliers

"Compétences partagées"

Les questions posées

  • 1. Une simplification de la répartition des missions de chaque échelon vous semble-t-elle indispensable / à étudier / à éviter / sans avis ?
  • 2. Sur quelles missions pourrait-on imaginer spécialiser chacun des 3 échelons OT/ADT/CRT ? Identifiez-vous des missions susceptibles d’être pilotées ou mises en oeuvre par un seul des 3 échelons (OT/ADT/CRT) ?
  • 3. Identifiez-vous des missions qui demandent nécessairement une collaboration entre 2 ou 3 échelons ? Dans ce cas, comment clarifier le rôle de chacun ?
  • 4. Dans votre région, un travail visant à clarifier les rôles de chaque échelon est-il mené ?
réunion intelligence collective réseau OGD animation

La restitution à chaud :

Quelques mots-clés : simplifier mais ne pas standardiser, complémentarité, confiance entre nos différents niveaux institutionnels, coordonner, définir une organisation, une méthode pour améliorer le travail en intelligence collective  

  1. Un besoin de raisonner sur le « qui fait quoi ? » en mettant davantage l’accent sur la notion de chaine de valeur. Quels sont nos métiers, nos expertises incontournables dans l’économie touristique. Aller vers une méthodologie pour coordonner et valider un cadre dans lequel nous pourrions évoluer.
  2. La définition de nos compétences et nos thématiques de travail. On retrouve au sein du réseau des pilotes, des programmateurs et des acteurs de la mise en œuvre, et des thématiques variées : ingénierie, contrat de destination, accueil, attractivité des territoires, qualification de l’offre, etc. Notre expertise méthodologique et de la donnée fait que nous avons une expertise qui peut aller au-delà de l’univers du tourisme. Au-delà des missions de base de nos salariés, il y a des sujets sur lesquels on peut se positionner. On peut aussi affirmer ce qui fonctionne bien dans nos structures et entre nous.
  3. Quelques interrogations concernant des missions, autour par exemple de la promotion et la communication ou effectivement les avis peuvent être divergents. Cela dépend des échelons mais aussi des territoires. Quelques territoires sont par exemple des marques nationales, de grandes villes emblématiques communiquent à l’international. On doit définir collectivement les objectifs de chaque structure, mais à l’intérieur, chacun à son niveau aura des actions à mener.  

"Le financement"

Les questions posées

  •  1. Comment diversifier mes ressources et améliorer mon autofinancement ? Quand je suis un OT, un CDT ou un CRT ?
  • 2. De quelle manière la taxe de séjour, la taxe additionnelle départementale, voire l'instauration d'une taxe additionnelle régionale, pourraient-elles répondre à la question du financement de nos OGD ?
  • 3. En matière de fonctionnement et d’actions opérationnelles, quelles économies majeures pourraient être réalisées ? à quelles conditions ?
  • 4. Comment maximiser les subventions qui me sont octroyées des CT ? Avec quels arguments défendre son budget ? 
iStock-1161199344©AntonioGuillem - CRTL Occitanie

iStock-1161199344©AntonioGuillem - CRTL Occitanie

La restitution à chaud

Diversifier les ressources et améliorer l’auto-financement. Plusieurs idées ont été citées : la taxe de séjour, la perception de recette issues d’actions créatrices de valeurs.

  1. Le travail avec les socioprofessionnels est un axe clairement identifié : « qu’est-ce-qui va servir aux sociopros ? », « répondre à leurs questions et leurs besoins ». Un consensus sur l’idée de devenir de vrais manager des destinations avec la capacité de mettre en musique le tourisme sur les territoires. Mettre en réseau les socioprofessionnels, et mettre en réseau leurs différents réseaux qui travaillent trop souvent en silos grâce à notre rôle central est une idée plusieurs fois remontée. Au-delà, il apparait crucial pour le collectif de les impliquer dans les stratégies et les plans d’actions des OGD. Imaginer des retours financiers selon leur investissement et faire en sorte qu’ils soient davantage au cœur de nos stratégies.  
  2. Nos OGD ont une vraie valeur ajoutée : leurs compétences. Nos organisations doivent être agile pour répondre en fonction des besoins des acteurs. Le collectif a fait des propositions concernant notre modèle encore souvent « du tout gratuit » (« 0€ serait-il synonyme de 0 valeur ? ») et expose qu’il ne faut peut-être pas avoir peur d’avoir un fonctionnement plus entreprenarial. Il faut peut-être assumer ce rôle de business (au sens noble de créateur de valeur) pour mieux servir la stratégie touristique, les professionnels et le territoire.  
  3. Taxe de séjour : simplification, clarté et lisibilité ! 
    Un point de vigilance lié à l’ajout de différentes taxes est remonté. Des hypothèses ont été suggérées concernant la taxe liée au transport dans certains secteurs. Faut-il par exemple séparer le tourisme et le transport (ex : le séjour finance l’activité touristique et le transport finance le transport ?) Il est impératif que la taxe de séjour soit plus claire pour les socioprofessionnels et les clients, même s’il s’agit d’une taxe affectée. On pourrait imaginer des rapports obligatoires, des réunions d’explications aux socioprofessionnels et d’encadrer moins largement son attribution (aujourd’hui, elle est affectée au vaste « développement touristique). Une mise en commun des taxes pourrait être envisagée pour des actions de mutualisation, à travers des pots communs pour des actions mutualisées entre différents OGD, différents échelons, etc. Dans tous les cas, un changement de mécanisme, plus performant et plus simple semble être préconisé.
  4. Mutualiser et optimiser. La mutualisation a été déclinée pour le backoffice, le personnel, entre pairs, selon les territoire, pour différentes thématiques et compétences. Le collectif a fait état de propositions optimisations : « partageons nos locaux, partageons nos outils, nos plans d’actions, mutualisons les dépenses et les charges, etc. »  
    Se former. Nos structures ont de grosses masses salariales car nous produisons. Notre cœur de métier repose sur l’ingénierie et l’intellectuel. Il est important de former les personnels pour répondre aux attentes des professionnels. Il a été évoqué des formations pour « Lead management », la notion de frugalité, de gestion des dépenses et d’une académie du tourisme pour des métiers pointus qui pourrait être partagée entre territoire et OGD et liée aux métiers du management et du financement. Des recommandations ont aussi été faites concernant la rémunérations des collaborateurs.
  5. Faire rayonner notre plus-value. Défendre la plus-value de l’OGD vis-à-vis de ces donneurs d’ordres, montrer ce qui est fait pour les touristes sert aussi les habitants. Tout ce qui est liée à pousser la consommation locale, des prestations de services ou achat par l’OT sert l’attractivité et ne sert pas que le tourisme, mais aussi territoire et ses habitants. De manière générale, il semble important de montrer notre valeur ajoutée : management, indicateur, montrer la création de valeur. 
    Une idée est de proposer un benchmark pour montrer le coût et l’impact des OGD grâce à un état des lieux par rapport à d’autres services.
  6. Maximiser les subventions octroyées par les collectivités territoriales. 
    Montrer la relation excessivement étroite avec les élus des collectivités de tutelles et leurs services. Se mettre en posture de service pour les collectivités. Valoriser nos ressources humaines auprès de nos collectivités. 
    Plusieurs idées ont aussi été citées : renégocier les contrats avec les opérateurs de gestion générale (ex : orange, etc.), maitriser les compétences et les internaliser pour faire des économies d’échelle, mutualiser les ressources. 
    Aller émarger sur des Appels à Projet tourisme mais aussi hors tourisme (Projets Européens, Développement des territoires, etc.) 
    Envisager des pactes publics/privés 
    Enfin, rationnaliser au maximum les centre de coût, notamment pour les OT (ex : fermeture des bit et efficience de l’argent public) 

"La coopération"

Les questions posées

  • 1. Quelles actions/missions concrètes pourraient être mutualisées entre plusieurs OGD (exemples : pour le client, la visibilité, la gestion financière…) ?
  • 2. Quels seraient les leviers (financiers, dispositifs...) susceptibles de faciliter la logique de destination, c’est-à-dire la coopération et la mutualisation d'actions entre OGD (contrat de destination, stratégie de territoire, contrat de partenariat, convention entre collectivités, etc.) ?
  • 3. Sur quelles missions vous semble-t-il plus difficile (ou répondant moins à vos besoins) de coopérer ?
  • 4. Quels sont les 3 principaux freins aujourd’hui aux mutualisations entre OGD ? 
Groupe de travail, hommes d'affaires, réunion d'équipe ©iStock-1145275503©iammotos. - CRTL Occitanie

La restitution à chaud

Les OGD réunis ont convenu de la possibilité de coopérer sur à peu près tout. Tout peut être mutualiser : RH, services, centrale d’achat, formation, GRC, commercialisation, promotion, par contre il est capital d’avoir une feuille de route assez claire sur la répartition de nos compétences en tenant compte des disparités fortes entre OGD, entre territoires. Attention à ne pas uniformiser trop les choses.  

Comment penser la coopération ?

Des exemples ont pu être donnés et les préalables sont : 

  • la nécessité d’avoir un pilote animateur est revenue systématiquement
  • la confiance
  • un périmètre cohérent pour le client avant tout (logique de destination et de marque)
  • des dispositifs animés avec des personnes moteurs (pas de démarche descendante mais de l’énergie et de la méthode pour stimuler le collectif)
  • avoir un arbitrage clair pour programmer la mise en place
  • avoir des intérêts communs et des valeurs communes
  • avoir un bon portage politique
  • travailler dans le partage et la coconstruction
  • une implication RH importante mais qui peut être équilibrée selon les moyens de chacun
  • formaliser les coopérations
  • ne pas gommer les spécificités locales et les territoires
Le frein identifié
  • L’ego : politique et technique (savoir dépasser ça, le système trop pyramidal, élever certaines peurs de perdre pouvoir, son identité, sa proximité avec ses partenaires et collaborateurs)