Dans un contexte où la préservation de la biodiversité devient une nécessité, la commune de Séméac, 5000 habitants, traite le sujet sous l’angle de la sensibilisation et de la médiation. Depuis 2020, le territoire multiplie les animations autour de la biodiversité, pour que les habitants s’approprient et découvrent les richesses de leur territoire et deviennent acteurs de sa préservation.
La commune s’est dotée d’un “plan de préservation et de sensibilisation du patrimoine naturel” grâce à la mise en place d’un Atlas de la Biodiversité Communale (démarche de recensement des milieux et des espèces du territoire). Première étape vers une meilleure compréhension et appréhension du territoire, cet outil d’inventaire facilite « l'intégration des enjeux de biodiversité dans les démarches d'aménagement et de gestion ».
Forte de ses connaissances acquises par l’ABC, l’équipe municipale a élaboré un plan d’animation visant à faire découvrir aux habitants la richesse de la faune et de la flore du territoire. L’intérêt est simple : leur donner à voir la variété des espèces présentes, pour les encourager à prendre part à leur préservation.
Caroline BAPT, première adjointe en charge du développement durable, le dit si bien : « on protège ce que l’on aime et l’on aime ce que l’on connaît ». Ainsi, que ce soit à travers les actions de sensibilisation de l’équipe communale ou grâce à l’engagement citoyen, ce lien d’affection se révèle un levier essentiel pour une communication environnementale efficace.
Un tel programme d’animations prend plus d’ampleur et de sens dans un climat de confiance et de proximité entre la population et les représentants municipaux. Ce lien de confiance se tisse au fur et à mesure des actions. Les scolaires et les familles en sont d’excellents relais. Véritables ambassadeurs, ils possèdent une parole plus accessible aux yeux du grand public. Ainsi, au-delà de l’objectif initial de préservation de la biodiversité, ce plan concrétise une volonté sous-jacente de créer et renforcer le lien entre les habitants.
La sensibilisation et la médiation à la biodiversité sont principalement des sujets théoriques, mais leur application pratique est indispensable ; car ce sont les actions concrètes qui permettront un engagement sur le long terme des citoyens.
La première adjointe en charge du développement durable prend donc à cœur d’associer apprentissage théorique et observations sur le terrain. Pour cela, le plan de sensibilisation alterne entre conférences théoriques et les animations participatives (chantiers citoyens, sorties sur le terrain, soirées thématiques). Cette approche vise à ancrer les connaissances dans une réalité tangible, suscitant un engagement pérenne dans la préservation de la biodiversité.
Un tel projet de sensibilisation et d’animation nécessite de mobiliser un maximum d’acteurs privés et publics, à commencer par les acteurs de la vie politique. Leur voix contribue à promouvoir et surtout à structurer le projet. Il lui confère de la crédibilité et du poids aux yeux des parties prenantes et des habitants.
Le succès du projet mis en place par Séméac repose largement sur sa capacité à rassembler un large éventail d'acteurs, ainsi que sur une forte volonté politique. L’équipe municipale s’est investie et a certifié son engagement en suivant l’atelier « Trames vertes et bleues » dispensé par les professionnels de l'association Nature en Occitanie. Témoignage de leur investissement et leur implication, cet atelier a offert aux élus un premier socle de connaissance indispensable pour leur crédibilité.
Un projet financé par de multiples acteurs
Le projet a été financé en grande partie par les ressources de la commune. Mais la première adjointe au maire, en charge du Développement Durable, est tout de même partie à la recherche d’autres financements. Pour cela, elle a répondu à des appels d’offres des collectivités locales (Région Occitanie, agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées, Agence de l’Eau) qui ont permis à Séméac de recevoir des accompagnements financiers complémentaires.
La communication sur ses démarches environnementales est primordiale, et même si elle peut être sensible à mettre en place, Séméac use de tous les canaux pour la diffuser. Communiquant principalement sur les supports de communication communaux traditionnels (réseaux sociaux, site internet, affichages d’information, presse, programme de salle de spectacle), elle se déplace également sur le « portail famille virtuel » des écoles maternelles et élémentaires permettant de faire des familles des relais du projet.
L’équipe municipale a également mis en place une newsletter 100% dédiée à l’animation de la communication environnementale. Cette newsletter recense toutes les activités naturalistes gratuites organisées par la commune. Dispositif innovant permettant de faire connaître les actions et d’impliquer les habitants, elle compte aujourd’hui plus de 200 inscrits.
On ne s’invente pas paysagiste et encore moins animateur de démarches paysagistes. L’équipe communale de Séméac a su prendre le recul nécessaire pour s’entourer de spécialistes de la biodiversité pour les accompagner au mieux dans ce projet. Ajoutant ainsi à la formation dispensée aux élus, la création d’un groupe de travail issu du pilotage de l’ABC. Il est composé des partenaires de la commune impliqués dans les initiatives environnementales (OFB, ONF, bureaux naturalistes…) et une association spécialisée dans la préservation de l’environnement : l’ADRACE.
En plus de ces partenaires systématiques, le CAUE, connu pour son expertise en termes d’urbanisme et d’environnement, a également accompagné Séméac dans la phase de conception du projet.
La mobilisation de tous ces acteurs soulève un point : l’importance de s’entourer de spécialistes pédagogues pour réussir le pari de sensibiliser un public qui n’est pas forcément intéressé par le sujet.
Un projet de sensibilisation doit s’ancrer dans l’identité du territoire comme un projet au long terme. La régularité et la récurrence des actions sont des conditions nécessaires à leur fonctionnement. Il faut envisager chaque action de la municipalité comme un « prétexte à répétition des bons usages et de l’intérêt de la préservation de l’environnement ».
À Séméac, le cycle d’animations mis en place est mensuel pour maintenir le public engagé et réactif. Grâce à ce rythme, les connaissances pratiques acquises lors des animations se transforment en réflexes. La protection de la biodiversité devient un acte de la sphère privée. Les actions pédagogiques replacent l’écologie au centre de la vie quotidienne des habitants.
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