Les forêts sanctuaires sont des espaces forestiers aménagés pour accueillir des sépultures écologiques et où des urnes funéraires respectant la législation, sont inhumées au pied des arbres.
Les forêts sanctuaires sont des espaces forestiers aménagés pour accueillir des sépultures écologiques et où des urnes funéraires respectant la législation, sont inhumées au pied des arbres. Présenté lors du webinaire du 04 février 2025 avec notre intervenante : Denise Heilbronn, Présidente de l’association “Au-delà des racines”, ce concept peut jouer un rôle dans vos actions pour protéger la biodiversité et les forêts.
Le concept est apparu en Allemagne, notamment après la tempête de 1999, qui a mis en évidence la mauvaise gestion des forêts et la nécessité de les préserver. La première forêt cinéraire a ouvert en 2001 à Kassel, dans le Land de Hesse. Ce modèle a été développé pour des raisons sociales, économiques et écologiques. Il offre une alternative moins coûteuse et plus respectueuse de l'environnement qui n’existe pas en opposition aux cimetières traditionnels mais comme une autre solution. La première forêt sanctuaire en France a ouvert en avril 2023 sur le territoire de la commune de Muttersholtz
Visionner la rediffusion de la présentation (04 février 2025)
Les forêts sanctuaires offrent une sépulture durable et responsable qui favorisent la préservation de la nature et la mémoire des défunts. Elles permettent également de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de séquestrer le carbone. Véritables lieux pour le vivant, elles jouent un rôle important pour la biodiversité car elles demeurent au naturel et contribue à la lutte contre l'artificialisation des sols.
Chaque forêt sanctuaire est unique et peut inclure des aménagements variés (vignes, vergers de petits fruits, etc.) selon le climat et les dimensions du territoire. Il est possible de diversifier les espaces pour répondre au besoin des personnes. En leur sein, les arbres et la biodiversité sont protégés (pas de tailles ou de nettoyage drastique, souches abritant la biodiversité), etc.
On estime qu'entre 2 et 5 millions de personnes sont en situation de deuil à tout moment en France. De tout temps, les rituels funéraires ont démontré leur rôle crucial dans le processus de deuil en aidant les survivants à trouver un sens à la perte et à formaliser la séparation.
Au cours des dernières décennies on observe une diminution des rites traditionnels comme l’inhumation (qui était la méthode funéraire dominante en raison des croyances religieuses) et une augmentation de nouvelles pratiques comme la crémation. En France, le taux de crémation a ainsi atteint 42% en 2022. Une augmentation significative par rapport aux décennies précédentes qui souligne une évolution des mentalités, mais aussi le manque de place dans les cimetières et les considérations économiques et écologiques de la population (bien qu'elle utilise des énergies fossiles, elle est moins polluante que l'inhumation traditionnelle). A cela s’ajoute le coût du M2 dans les tissus urbains hyperdensifiés qui empêche les créations ou les agrandissements nécessaires.
Site cinéraire, la forêt sanctuaire répond à cette évolution des comportements en proposant un espace sanctuarisé, souvent un espace à proximité d’un élément naturel (arbre, rocher) qui devient un lieu où chaque défunt est identifié et protégé de l'oubli (contrairement à la dispersion des cendres qui ne permet pas de localisation précise). Les forêts sanctuaires en France encouragent les communes et les usagers a laisser la forêt la plus naturelle possible. Elles acceptent toutefois des témoignages naturels (ex : couronnes de fleurs, pavés gravés.) pour permettre aux familles de se recueillir.
Si elle permet aux familles de se recueillir dans un cadre apaisant et naturel mais à la différence des cimetières, la forêt sanctuaire est également un véritable lieu de vie et de promenade où sont favorisés l'éducation, le respect et la connaissance de la nature.
L’association “Au-delà des racines” accompagne les communes dans la création de forêts sanctuaires, en fournissant des conseils et un accompagnement 360° :
Visiter le site internet de l'association
La forêt sanctuaire doit rester la plus naturelle possible. Toutefois, il convient d’en prévoir quelques aménagements : des sentiers de circulation, un parking à proximité pour les cérémonies. Denise a présenté plusieurs exemples de forêts sanctuaires en France, notamment à Muttersholtz, Schiltigheim, Sommerau Bitche (57) et Dorlisheim, ainsi que des exemples en Allemagne, qui incluent des parcelles thématiques et des infrastructures pour guider les visiteurs (ex : carte, panneaux, bancs et chaises transportables, etc.).
Cela dépend bien-sûr du contexte. Les forêts sanctuaires peuvent être gérées en collaboration avec l'ONF (Office National des Forêts) pour assurer la sécurité et la gestion forestière.
Il est déterminé par les élus locaux et peut varier en fonction des communes. De manière générale, le coût pour les habitants coûte moins cher que celui d’une inhumation (concession, pierre tombale, cercueil, entretien, etc.). L’investissement varie évidemment en fonction du projet et de sa taille. Certaines communes ont ammorti leurs investissements en 11 mois.
Denise a répondu à des questions sur la faisabilité des forêts sanctuaires dans des régions au climat sec, en soulignant l'importance de la diversité des espèces pour résister aux incendies et maintenir un microclimat humide. Elle a expliqué que
Même des petites parcelles contiguës aux cimetières peuvent être aménagées en forêts sanctuaires. En général, il est recommandé d’avoir un espace d'un demi-hectare a minima.
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