La taille des arbres, rappels et bonnes pratiques

Retrouvez dans cette page ce qu’il fallait retenir de l'atelier animé par David Chevet (ONF) lors des assises du cadre de vie 2023 sur la gestion du patrimoine arboré.

Tailler les idées reçues

“La taille fait du bien à l’arbre” : Faux ! 

Effectivement, toute taille est une agression qui stresse, avec risque de traumatisme physiologique, morphologique et ou mécanique. Il faut donc tailler uniquement lorsque cela est nécessaire, pour des raisons de sécurité par exemple.

“On a toujours taillé les arbres” : Faux !

Autrefois, la taille sévère était pratiquée. Elle était utilisée à des fins utilitaires comme la production de bois, vannerie, fourrage, etc. Aujourd’hui ces usages ont pour la plupart été abandonnés, la taille drastique n’a plus de raison d’être, mais nous l’avons parfois conservée par (mauvaise) habitude.

“Tailler un arbre lui donne de la vigueur” : Faux !

Comme tout être vivant, l’arbre n’utilise son énergie que lorsque c’est nécessaire et il ne construira de branches que s’il en a besoin. Aussi, toute branche vivante lui est utile. Tailler une branche de grosse section ou réduire la hauteur d’un arbre ne lui donnera pas de la vigueur, au contraire ! C’est prendre le risque de mettre en danger sa stabilité, sa santé et sa solidité.

“Après une bonne taille, les branches sont solides et repoussent deux fois plus vite !” : Faux !

Une idée répandue car l’arbre compense la perte de ses branches par des rejets à croissance rapide qui sont bien visibles... ce qui ne se voit pas c’est que l’arbre s’épuise ! Les nouvelles branches sont fragiles et ont une forte prise au vent. En conséquence, la taille peut désorganiser la structure de l’arbre et mettre en péril sa stabilité.

“Un arbre trop haut est un arbre dangereux d’où la nécessité de le tailler.” : Faux !

Si à court terme, le rabattage d’un arbre en réduit sa prise au vent, la taille radicale détériore gravement et irrémédiablement la santé de l’arbre. Réduire la hauteur et couper des branches maîtresses affaiblit l’arbre et son système racinaire, alors les risque de chute et de casse augmentent ! 
Il faut ajouter que comme nos blessures, les plaies occasionnées par l’étêtage sont une porte d’entrée pour de nombreux agents pathogènes (champignons, insectes, bactéries, etc.) qui vont fragiliser l’arbre.

« Un arbre qui pousse de manière penchée est dangereux, il faut le tailler » : Faux !

Un arbre qui a toujours poussé penché, n’est pas un arbre obligatoirement dangereux. En effet, il développe du bois de réaction et son tronc, tout en compression et tension reste stable. Cependant, un arbre qui se met à pencher est un arbre dangereux. Le risque de rupture racinaire est grand, avec en conséquence l’effondrement de l’arbre.

Télécharger la présentation de David Chevet

En conclusion

  • Le bois mort peut être retiré toute l’année mais il n’en est pas de même pour les branches vivantes.
  • Lorsqu’une taille sévère est « nécessaire », elle sera réalisée juste après la chute complète du feuillage. 
  • Un arbre peut croître et se développer grâce à son feuillage. Lui supprimer l’oblige à le reconstituer dans l’urgence. 
  • Pendant sa croissance l’arbre organise son architecture harmonieusement. En intégrant les contraintes qu’il rencontre, il atteindra une taille maximale. 
  • La taille est une atteinte à l’intégrité de l’arbre. En respectant les exigences vitales de l’arbre on peut toutefois modérer les dysfonctionnements occasionnés. 
  • Pour éviter des interventions de tailles, hormis les tailles de formation, il faut mener une réflexion de conception, en amont du projet de plantation et choisir la bonne essence au bon endroit.